Nord Puglia

Nous voilà donc dans les “Pouilles” depuis le 28 juillet.

De Lucera, ville somme toute décevante, on traverse une énorme pleine agricole et industrielle assez sale en direction de la péninsule de Gargano. Ce n’est pas vraiment l’image que l’on se faisait de la région…

Rebardaf un peu plus tard… On arrive sur une côte surexploitée par un tourisme de masse. Le long de la petite route côtière se succèdent sans interruption les campings et autres resorts. Le tout, flanqué par une file ininterrompue de voitures parquées. A midi, on se résout à piquer notre sieste traditionnelle au milieu de la foule. On n’a d’autre choix que de squatter le transat d’un des camping, puisqu’il n’y a pas moyen de trouver un bout de sable libre 🙂 .

Même si quelques villages, au centre historique sympa, nous mettent un peu de baume au coeur (Vieste, Peschici), on décide de rentrer à l’intérieur des terres à la recherche d’un campspot sympa. Ni une ni deux, changement de décors dans la “Foresta Umbra”. On se retrouve au milieu d’une forêt déserte, dense et très vallonnée.

On s’installe au milieu d’une des nombreuses clairières utilisées comme pâturage par les quelques paysans locaux. Très vite des cochons et vaches, avec les traditionnelles cloches autour du cou, viennent renifler notre campement.

On aura même la visite de 5 français (ils sont décidément partout 🙂 ) pour agrémenter notre soirée. On se met au lit (un peu tard) en espérant ne pas se faire piétiner par un bovidé. On s’endort ainsi comme des bébés malgré les sons de cloches assez psychédéliques.

Au matin, ce sont une centaine de chèvres cette fois qui nous réveillent. Petite douche et en route. On a décidé de s’en tenir au plan initial: on continue le tour de la péninsule le long de la côte.

Choix payant, la côte est maintenant beaucoup plus escarpée et moins touristique (bon encore un peu c’est vrai). On peut profiter cette fois des vistas sur une mer cristalline. On s’aventurera aussi à pied jusqu’à la crique de Portogrecco (renseignée par un pépé local). Bien agréable.

Dans le milieu de l’après-midi et alors que le ciel se couvre, on décide de repiquer vers “Monte San Angelo”, haut lieu catholique de pèlerinage dédié à St Michel. La route escarpée y menant est magnifique. Le bourg, le sanctuaire et sa grotte (photos interdites) le sont tout autant.

Un arrêt wifi et on quitte la péninsule menacée par des gros nuages noirs. On traverse à nouveau des dégueulasses plaines industrielles. Les routes sont défoncées et on se perd comme des ânes pendant une ou deux heures. Très difficile de demander son chemin comme les travailleurs locaux, des albanais pour la plupart, ne parlent pas italien.

On trouve finalement un bon vieux papy qui nous renseigne dans le patois local. Nico, un peu perplexe, insiste pour redemander un peu plus loin le chemin. Alex est accueillie par trois gros peys souriants perversement avant que le papy à deux dents n’arrive énervé comme une huître sur sa mobilette. Scandale ! Redemander le chemin alors qu’il nous l’avait expliqué. On se fait chasser, la queue entre les jambes avec un bon fou rire nerveux 🙂

On arrive enfin à sortir de la zone et aperçoit au loin le Castel del Monte. Il est grand temps de s’arrêter dans un verger pour la nuit. Le soleil tombe. Quelle journée !

Au matin, on roule jusqu’au château… désert et fermé. Pas de bol. On peut quand même profiter de la majestueuse bâtisse inutile (personne n’y a jamais habité et il n’a jamais servi de défense).

On the road again…